Demain Le Grand Soir
NI DIEU, NI MAITRE, NI CHARLIE !

Le Site de Demain le Grand Soir est issu de l’émission hebdomadaire sur "Radio Béton", qui fut par le passé d’informations et de débats libertaires. L’émission s’étant désormais autonomisée (inféodé à un attelage populiste UCL37 (tendance beaufs-misogynes-virilistes-alcooliques)/gilets jaunes/sociaux-démocrates ) et, malgré la demande des anciens adhérent-es de l’association, a conservé et usurpé le nom DLGS. Heureusement, le site continue son chemin libertaire...

Le site a été attaqué et détruit par des pirates les 29 et 30 septembre 2014 au lendemain de la publication de l’avis de dissolution du groupe fasciste "Vox Populi".

Il renaît ce mardi 27 octobre 2014 de ses cendres.

" En devenant anarchistes, nous déclarons la guerre à tout ce flot de tromperie, de ruse, d’exploitation, de dépravation, de vice, d’inégalité en un mot - qu’elles ont déversé dans les coeurs de nous tous. Nous déclarons la guerre à leur manière d’agir, à leur manière de penser. Le gouverné, le trompé, l’exploité, et ainsi de suite, blessent avant tout nos sentiments d’égalité.
(....)Une fois que tu auras vu une iniquité et que tu l’auras comprise - une iniquité dans la vie, un mensonge dans la science, ou une souffrance imposée par un autre -, révolte-toi contre l’iniquité, contre le mensonge et l’injustice. Lutte ! La lutte c’est la vie d’autant plus intense que la lutte sera plus vive. Et alors tu auras vécu, et pour quelques heures de cette vie tu ne donneras pas des années de végétation dans la pourriture du marais. "

Piotr Kropotkine -

Le capitalisme est consubstantiel de crises économiques récurrentes
Article mis en ligne le 16 janvier 2021
dernière modification le 10 janvier 2021

par siksatnam

Souverainistes, identitaires et bonimenteurs

Le bonimenteur est celui qui profite de la bonne foi et de la crédulité des autres pour son propre bénéfice, prétendant la plupart du temps des compétences, des connaissances et des certitudes qu’il n’a pas. Autrement dit, c’est un charlatan, un vulgaire baratineur. Traduit de l’anglais, un charlatan est une personne pratiquant le charlatanisme ou un truc de confiance ou une tromperie similaire afin d’obtenir de l’argent, de la gloire ou d’autres avantages via une forme de prétention ou de tromperie. Bref une espèce de Rastignac intemporel.

Le but du bonimenteur n’est pas de fournir un service ou de résoudre un problème pour n’importe qui, mais, en prétendant une telle intention, de chercher à devenir un parasite et à s’enrichir à ses dépens. Le parasite est une personne qui vit dans l’oisiveté, aux dépens d’une communauté ou d’une autre personne.

Évidemment, le bonimenteur ne peut pas se présenter ouvertement comme un charlatan ou un parasite. Il doit simuler ou exagérer des aspirations, des passions et des sentiments qui lui sont généralement totalement étrangers ou vécus avec une intensité bien inférieure à celle qui se manifeste lors d’occasions publiques.

Les domaines privilégiés de la pratique du charlatanisme sont la politique, la religion, la médecine et la finance, en raison des énormes possibilités qu’ils offrent de vendre de la fumée et d’être soutenus par d’autres. Il n’y a pas de petits profits.

Parmi les charlatans, les moins doués et les plus discrédités sont normalement enclins à la politique, se mettant sans critique au service de toute cause et simulant une fidélité totale et un renoncement à elle, à moins qu’ils ne changent de chef, d’idée et de travail dès que l’occasion se présente. Nous connaissons tous des politiciens qui ont changé d’étiquette dès que le vent a tourné ou pour avoir une opportunité de réussir. D’anciens d’extrême droite sont devenus ministres : Madelin, Longuet, Devedjian…d’autres d’extrême gauche sont passés au PS : Cambadélis, Dray, Jospin, Weber…sans parler de l’inénarrable Mélenchon qui après avoir passé un quart de siècle au PS a fondé LFI. C’est vrai que chez les anarchistes, il n’y a pas de débouchés politiques sur le plan électoral. Arrivistes, passez votre chemin.

On a toujours dit que dans les classes aisées, le fils intelligent était destiné à l’entreprise familiale, tandis que le voyou se consacrait à une carrière ecclésiastique et que le bon à rien mais capable de tout était affecté à la politique.

Il peut sembler injuste et caricatural de généraliser de cette manière, et c’est peut-être le cas, mais il y a toujours un fond de vérité comme pour les légendes dans la répartition des rôles dans les familles de rupins. C’était valable sous l’Ancien Régime et c’est encore le cas sauf pour la curaille, enfin le bout de bois.

On a toujours l’impression, à en juger par les expériences récentes de pays comme l’Italie et les États-Unis, avec les Salvini, Trump et consorts, qu’il n’est pas loin de la vérité d’exprimer des jugements aussi sévères sur la qualité du personnel politique, tant au gouvernement que dans l’opposition. Il a été particulièrement efficace dans la confrontation politique à tout moment, en fait, simulant des sentiments patriotiques effrénés et s’identifiant aux racines nationales et identitaires et à la défense ou à la revendication de la souveraineté de son propre pays ou région.

Cette propension à mentir, à comploter, semble encore plus ancrée ces derniers temps, surtout mais pas exclusivement, dans les pays mentionnés, probablement en raison d’une certaine faillite de la pensée, d’un déclin mental ou de l’analphabétisme politique. Considérer Joe Biden comme un gauchiste a ses limites par exemple.

Le succès des pionniers et des promoteurs de cette façon confortable de profiter de l’ingéniosité des autres et de vivre comme un pacha à leurs dépens a plus que souvent produit un effet d’émulation et de compétition, et une prolifération aujourd’hui plus que jamais incontrôlable de partis et de mouvements dirigés par un tel groupe d’aspirants escrocs et de scélérats. Il n’est que de constater la guerre des egos lors des joutes électorales. Sans compter les petites manigances, arrangements entre ennemis pour l’assiette au beurre. Les candidatures à la prochaine présidentielle nous donnent le tournis (Jacline Mouraud, Mélenchon, Le Pen…).

Le secret du succès de tels sujets semble résider dans leur disposition à tout, c’est-à-dire à toute action, complicité, mensonge, arrogance, retournement de veste et trahison, que d’autres rejetteraient avec horreur et honte. Et, en effet, le secret de ces mouvements et de leurs dirigeants consiste généralement en un puissant soutien financier visant à obtenir le contrôle des partis, des médias, des votes et des campagnes électorales. Et plus on vote, plus on consolide leur butin, plus on se rend complice de leurs tromperies car les promesses n’engagent que ceux et celles qui y croient comme aurait dit un bandit politique bien connu. En ce qui concerne Jacline Mouraud, c’est une personne qui entend surfer ou plutôt récupérer une partie du mouvement des gilets jaunes. Même en faisant un petit score, cela lui assurera une rente politique.

La tâche des médias contrôlés est de transformer systématiquement les erreurs, les stupidités, les inexactitudes, les désastres, les attitudes grossières et les farces lexicales du leader au pouvoir en manifestations de grande capacité politique ou, selon les cas et les besoins, en décontextualisations, malentendus, erreurs de communication ou la mauvaise foi et la trahison d’autrui. Et les trahisons dans le milieu politique, ça pullule. Les Giscard, Baladur, Chirac, Sarkozy, Fillon en en ont connu un rayon. Hollande supplanté par Macron aussi.

Le point a été atteint où, plus que jamais, l’ère contemporaine peut être définie comme l’ère de la post-vérité.

En réalité c’est principalement dû à la déformation constante de la réalité des faits par le pouvoir et le succès de nombreuses formations politiques et le charisme de leurs patrons, qui, non par hasard, passent pour être de grands communicants et parfois ils le sont vraiment. De véritables tribuns parfois comme Mélenchon.

Evidemment, la propagande de ce type de mouvement, pour réussir, doit nécessairement considérer les difficultés et les problèmes du peuple, recourant la plupart du temps à la pratique traditionnelle du bouc émissaire. La responsabilité de tout, de la pauvreté au chômage, en passant par la mauvaise qualité ou le manque de services publics, doit toujours incomber aux minorités marginalisées, aux migrants, aux pays étrangers…Le terrorisme islamiste, enfin les Mussolini de l’islam, le coronavirus parachèvent cette responsabilité.

Dans un tel contexte, la défense de la souveraineté et de l’identité se fera en empêchant la libre circulation des personnes et des biens entre les nations, et avec le retour aux monnaies nationales et aux politiques douanières protectionnistes. C’est le souhait des souverainistes avec des variations saisonnières comme au FN avec l’euro.

Surtout en matière d’économie, de fiscalité et de finance, vous avez toujours une solution très simple à portée de main, même pour les problèmes les plus complexes et les situations les plus graves. Pour le retour à la prospérité et à des niveaux de développement élevés, le retour à la monnaie nationale, le redimensionnement drastique de la dette fiscale, le rétablissement de barrières douanières rigides et rigoureuses et l’expulsion des migrants vers leurs pays d’origine suffiraient. D’autant que les migrants sont des terroristes potentiels aux yeux de la plupart des gens, la cruelle actualité servant la cause des détracteurs de l’humanisme.

Bien entendu, pour recueillir le soutien et les votes des mécontents et des personnes en grande difficulté, il n’est pas nécessaire de signaler toutes les difficultés ou impossibilités objectives que comportent les mesures à adopter. Il suffit au moyen d’exemples simplistes d’effectuer des démonstrations qui n’en sont pas.

Le capitalisme, du fait de son évolution plus récente, semble être plus vulnérable et irrationnel, mais il s’agit certainement en grande partie d’apparence, et les transformations récentes n’ont fait que rendre son caractère naturel plus évident et plus marqué. Le capitalisme est consubstantiel de crises économiques récurrentes mais sa capacité à rebondir, sa résilience, semblent inaltérables…Mais l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. Alors indépassable le capitalisme ?

Ti wi ( GLJD)