Demain Le Grand Soir
NI DIEU, NI MAITRE, NI CHARLIE !

Le Site de Demain le Grand Soir est issu de l’émission hebdomadaire sur "Radio Béton", qui fut par le passé d’informations et de débats libertaires. L’émission s’étant désormais autonomisée (inféodé à un attelage populiste UCL37 (tendance beaufs-misogynes-virilistes-alcooliques)/gilets jaunes/sociaux-démocrates ) et, malgré la demande des anciens adhérent-es de l’association, a conservé et usurpé le nom DLGS. Heureusement, le site continue son chemin libertaire...

Le site a été attaqué et détruit par des pirates les 29 et 30 septembre 2014 au lendemain de la publication de l’avis de dissolution du groupe fasciste "Vox Populi".

Il renaît ce mardi 27 octobre 2014 de ses cendres.

" En devenant anarchistes, nous déclarons la guerre à tout ce flot de tromperie, de ruse, d’exploitation, de dépravation, de vice, d’inégalité en un mot - qu’elles ont déversé dans les coeurs de nous tous. Nous déclarons la guerre à leur manière d’agir, à leur manière de penser. Le gouverné, le trompé, l’exploité, et ainsi de suite, blessent avant tout nos sentiments d’égalité.
(....)Une fois que tu auras vu une iniquité et que tu l’auras comprise - une iniquité dans la vie, un mensonge dans la science, ou une souffrance imposée par un autre -, révolte-toi contre l’iniquité, contre le mensonge et l’injustice. Lutte ! La lutte c’est la vie d’autant plus intense que la lutte sera plus vive. Et alors tu auras vécu, et pour quelques heures de cette vie tu ne donneras pas des années de végétation dans la pourriture du marais. "

Piotr Kropotkine -

NOVEMBRE/DECEMBRE 2018
Article mis en ligne le 4 janvier 2019

par siksatnam

Ce texte est la version complétée et actualisée d’un texte intitulé "combattre notre attentisme", mis en ligne le 3 décembre dernier.

Le mouvement des « gilets jaunes » a provoqué pas mal de questionnements et d’attentisme dans les milieux syndicaux et révolutionnaires. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène.

A son départ, ce mouvement revendiquait farouchement son indépendance, rejetant partis politiques et organisations syndicales. Il le faisait sur les réseaux sociaux (qui sont le moteur de son développement) et aussi physiquement, sur les barrages, sur des calicots se revendiquant du « peuple » et donc refusant aux organisations syndicales la représentation du dit-peuple. On a parlé de « Jacqueries » (1), ces mouvements de révoltes sauvages qui ont ponctué le moyen âge. Or, depuis lors, le monde des opprimés s’est organisé, difficilement d’ailleurs, au sein des organisations syndicales et notamment d’une CGT qui, par l’intermédiaire du mouvement des bourses du travail, créèrent des outils pour que le prolétariat se donne les moyens directs de créer une alternative sociale révolutionnaire.

Il s’agissait donc, dans un premier temps de s’opposer à la hausse du prix des carburants.

Avec comme slogan, « la police avec nous » (cher au groupe néo-complotiste d’extrême-droite le « Conseil National de Transition ») et comme emblème, le drapeau tricolore doublé d’une marseillaise reprise en boucle (qui fait consensus du « Rassemblement National » aux « Insoumis » des aficionados de Mélenchon). Les drapeaux rouges et les drapeaux noirs, symboles des révoltes populaires de 1830 à nos jours, n’avaient soudainement plus le droit de cité.

Il apparaissait donc difficile à nombre de militant-e-s « classiques » du monde syndical et politique de se retrouver dans un magma où semblait se retrouver petits-patrons, salariés de TPE, artisans, retraités aux accents néo-poujadistes. D’autant que des « dérapages » nombreux se sont produits sur les points de blocages : comportements violents vis-à-vis de ceux/celles qui se désolidarisaient du mouvement, racisme assumé, etc. De plus, les médias et, au départ, les autorités ont décrit les manifestant-e-s comme « des gens biens », qui se disaient eux-mêmes des « non-professionnels de la lutte sociale », faisant entendre ainsi une musique délétère vis-à-vis des supposés « professionnels » de ces mêmes luttes, c’est à dire, principalement, les syndicalistes. Contradictoirement, rejoints par des politiques de droite, les mêmes en étaient à dresser des lauriers aux services d’ordres syndicaux de la CGT qui « savaient tenir leurs troupes »...

Un mouvement qui se politise au fil des jours

Au fil des semaines, le mouvement s’est diversifié dans ses revendications, sa structuration et son mode de fonctionnement. Refusant totalement la délégation de pouvoir, revendiquant la démocratie directe, refusant de déclarer la majorité des manifestations, dénonçant l’instrumentalisation de l’extrême-droite et de leurs amis identitaires. Les violences policières souvent gratuites (comme on a pu le voir à Tours, où les flics locaux en ont fait une spécialité) ont radicalisé de plus en plus de gilets jaunes.

Ce mouvement très démocratique où chacun-e est son propre porte-parole ne peut que faire penser, dans ses fonctionnements, aux préceptes anarchistes d’action politique à la différence que les anarchistes, s’ils se différencient en trois principales tendances (anarcho-syndicalistes, communistes libertaires, individualistes), ont un socle idéologique commun, celui de la disparition de l’État remplacé par la libre fédération des communes, c’est-à-dire la fin d’une société dirigée verticalement pour la remplacer par une société fonctionnant horizontalement, totalement autogérée. Chacune des tendances, employant des tactiques qui lui sont propres pour y arriver.
Les gilets jaunes n’ayant pas ce fameux ciment idéologique, ont vu se côtoyer, au gré des mouvements de cette démocratie directe active, des postulats idéologiques très variés qui ont fait que, en ce qui concerne la journée d’action du premier décembre 2018, y appelaient des néo-fascistes de Marion Maréchal Le Pen aux néo-communistes de Mélenchon, sans parler le l’ultra gauche et de certains secteurs syndicaux.

Néanmoins ce fonctionnement qui semble chaotique à nombre d’observateurs/trices a permis de déstabiliser sévèrement le pouvoir. Impossible pour lui de se « mettre sous la main » un-e porte-parole, impossible de répondre à l’avalanche des revendications (d’inspirations diverses et parfois contradictoires) : hausse des retraites, hausse des revenus, démission de Macron, mise en place d’un référendum, rétablissement de l’ISF, fin de la politique d’austérité, fin du CICE, limitation du salaire à 15000 euros mensuels, augmentation des allocations handicapé, limitation des loyers, fin du « massacre » des services publiques (notamment en ruralité), retraites à 60 ans, fin du travail détaché, SMIC à 1300 euros net mensuel, mais aussi renvoi des déboutés du droit d’asile, moyens conséquents accordés à la justice, à la police, à la gendarmerie et à l’armée. Que les heures supplémentaires des forces de l’ordre soient payées ou récupérées, suppression de l’assistanat, etc.

L’insupportable mépris du gouvernement vis à vis du moindre de ses opposant-e-s aura été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase d’une révolte qui couvait depuis bien trop longtemps. L’injustice fiscale, péché mignon de la bande à Macron, ne faisant qu’attiser le feu de la révolte sociale.

Parallèlement, on a assisté à une montée en puissance du recours à un ordre fort par les politiques à partir du début décembre. Notons dans ce registre, les déclarations du bouffon socialiste Le Guen sur LCI le premier décembre... Et pourtant, dans de nombreux endroits en France, et notamment à Tours, les témoignages ne cessent d’arriver décrivant le caractère délibéré des violences policières, décrédibilisant une nouvelle fois la parole de nombreux politiques, de gauche comme de droite, qui soulignait le « travail remarquable des forces de maintien de l’ordre ».

Une révolte prévisible et une convergence qui a du mal à se faire

Lorsque je déclarais dans la presse locale (la NR, 37degré), début octobre 2018 : « On va vers le chaos car le truc (Macron) qui devait faire barrage à l’extrême-droite, ça ne marche pas... et ça va péter un jour », « … beaucoup de gens ne votent plus volontairement parce qu’ils ne croient plus au modèle de la démocratie représentative. On a l’impression qu’on est sur une cocotte minute qui peut exploser. On est actuellement dans un faux calme et la colère est sourde, ce qui n’est d’ailleurs pas forcément mieux. On ne sait pas quand, parce que cela ne se décide pas, mais cette colère peut s’exprimer et sortir et quand ce sera le cas, ce sera certainement de façon radicale », ces commentaires ont été accueillis avec suffisance par plusieurs acteurs politiques locaux. A ce jour, ces messieurs-dames doivent rire jaune...

Dans le numéro 130 de « Demain Le Grand Soir » (juin 2017), il était écrit : « ... Et des contestataires il va y en avoir : regardez le nombre considérable d’abstentionnistes de votes blancs et nuls, de personnes non inscrites sur les listes électorales. Loin d’être majoritaire, ce nouveau président (élu un nouvelle fois par défaut) n’aura que le règne du tonfa pour imposer sa politique anti sociale ». C’était, de fait, une évidence.
La montée en puissance du soutien au mouvement et son caractère revendicatif, lui a redonné un côté plus lisible et des premiers appels aux syndicats venus des gilets jaunes eux-mêmes ont commencé à se diffuser à partir de la fin novembre. La réticence qui était apparue lors des premiers jours n’est plus de mise. Elle demeure néanmoins réelle dans certains appareils syndicaux qui refusent d’être dépossédés de leurs petits prés carrés. C’est notamment le cas des confédérations syndicales FO et CGT qui, entre deux scandales financiers les concernant, sont totalement institutionnalisées et phagocytées par le système. Pour la seule CGT, les plusieurs milliers de détaché-e-s et de salarié-e-s (ayant leurs propres sections syndicales, leurs propres CE) employés par la centrale de Montreuil, font que ce syndicat ne dépassera jamais le respect d’un certain ordre social qui le finance. Les fonds paritaires alloués aux fonctionnement des « grandes entreprises » que sont devenues les confédérations syndicales représentatives représentent plusieurs dizaines de millions d’euros par an. Sans cette manne, ces organisations s’effondreraient... Même SUD/SOLIDAIRES bénéficie désormais de cette gangrène financière, de façon marginale certes, mais une marginalité qui se chiffre tout de même à deux millions d’euros par an...

Cette institutionnalisation du syndicalisme explique aisément la méfiance des gilets jaunes à son égard. Et je ne parle même pas des partis politiques et de leur art de récupérer des pompes à fric de l’État...

Finalement, en ce mois de décembre 2018, où le pouvoir est largement délégitimé par l’irruption en masse sur la scène publique de la grande marée des abstentionnistes, la Marseillaise (2) reprise en cœur dans les manifestations en vient à perdre son caractère patriotarde pour renouer avec son essence révolutionnaire, souvenir lointain d’une révolution politique qui « oublia » sur la route la révolution sociale.

A ce stade, de fortes similitudes existent entre les revendications des gilets jaunes et les revendications syndicales, notamment sur la question des salaires, de justice fiscale et de la répartition des richesses. Il eut fallu que les organisations syndicales se saisissent de l’instant pour se mettre en mouvement. Notons, au passage, que les gilets jaunes ont réussi en partie ce que les syndicats n’ont pas été en capacité de faire : le blocage partiel de l’économie. Plutôt que de s’inscrire dans ce mouvement, les 7 principales centrales syndicales (à l’exception notable de SUD/SOLIDAIRES) ont signé un texte le 6 décembre dernier appelant au calme et « l’ouverture de négociations » avec eux... Bref, les organisations syndicales ont, comme en 1968, joué à plein leur rôle de pompiers sociaux et de « partenaires privilégiés » du système économique en place. En refusant de s’inscrire dans une démarche révolutionnaire, pourtant inscrite dans la charte d’Amiens, le syndicalisme français se coupe, une fois de plus, les ailes.

Un président à la ramasse, une préfète d’Indre-et-Loire au tonfa

« Voici, une vierge sera enceinte, elle enfantera un fils et on lui donnera le nom d’Emmanuel, ce qui signifie Dieu est avec nous... » (La Bible). Ainsi Jupiter est-il bien un Dieu vivant qui vient de se prendre les pieds dans la tapis du réel. Ce banquier arrogant, entouré d’une cour de bénis-oui-oui, pour moitié incompétent-e-s, pour moitié, insolent-e-s auront passé dix-huit mois à « nous prendre de haut » et à dépenser des milliards en de multiples cadeaux aux riches à tel point que certains d’entre eux, sentant le vent de la révolte monter, en sont venus à déclarer eux-mêmes qu’ils/elles ne comprennent pas pourquoi ont a supprimé l’Impôt sur les Grandes Fortunes qu’ils/elles ne trouvaient pas si « traumatisant » de payer !

En Indre-et-Loire, la question de la violence policière, parfaitement assumée par la préfète, est une nouvelle fois posée. Lors des manifestations contre la loi Travail, les flics locaux c’étaient déjà « lâchés » à plusieurs reprises devant des foules de manifestant-e-s bien tranquilles. Cela avait valu les réactions unanimes de l’intersyndicale 37, à deux reprises, contre « l’usage disproportionné de la force publique » et une entrevue houleuse avec le préfet de l’époque. La doctrine en matière de maintien de l’ordre se veut graduée et, en aucun cas, l’usage de grenades GMD dites de « désencerclement » et GLI-F4 (tout simplement des engins de guerre qui tuent et qui mutilent) ne peut être banalisé comme nous avons pu le constater, une nouvelle fois, dans les rues de Tours. En couvrant ces agissements criminels, la préfète d’Indre-et-Loire commet une faute qui justifie en effet les demandes de démission à son encontre. A ce sujet, un CRS témoigne (de façon anonyme) dans « L’Humanité » : « Je ne me voyais pas taper sur des gens qui n’ont rien fait. L’usage de la force est censé être proportionné. Même si ce terme est subjectif, ça veut dire qu’on n’a pas le droit de tout faire.

Or, quand on nous dit de gazer sans sommation des lycéens qui manifestent pacifiquement, c’est un ordre illégal. Dans le mouvement des gilets jaunes, ce ne sont plus des groupes de casseurs bien identifiés qu’on a en face de nous, c’est le peuple : des gens qui ont un réel combat ou même qui se retrouvent en situation de légitime défense face à la police ». Pour éviter de faire « le sale boulot », il se met en arrêt maladie.

Plus grave, le comportement régulier (qui se mesure sur plusieurs années) des flics du commissariat de Tours pose problème. Si certains membres de la BAC ne cachent pas (malgré le devoir de réserve que leur impose leur fonction) leur sympathie pour le « Rassemblement National », la volonté de casser systématiquement du manifestant-e-s de leurs collègues en uniforme montre, d’une part, une incompétence certaine dans la pratique de leur métier, et un comportement visant à imposer par le terreur un ordre social qui vise à interdire les manifestations en centre ville. Ainsi nos « braves » flics emportés par leur sauvagerie ont été jusqu’à aligner, le 8 décembre, au flashball un journaliste (identifié en tant que tel) qui rentrait tranquillement chez lui, rue Jules Cane, à Tours.

Trop habitués à cogner sans avoir de résistance en face d’eux, ils se sont plaints, « les pauvres », de la riposte de certain-e-s des « émeutiers/tières » lors de la manifestation des premier et huit décembre derniers. Soutenus par l’ensemble de leurs syndicats, qui comme la préfète, cautionnent ce qui ne peut pas l’être, cela nous donne, une nouvelle fois, les limites du syndicalisme dans cette profession et cela devrait donner à réfléchir les confédérations syndicales qui les accueillent... A mettre en parallèle avec le discours sur une police dite « républicaine » tenu par des gens de gauche bien propre sur eux, comme le communiste Patrick Hallinger gourou du groupuscule « Convergence Services Publics 37 » ou bien les condamnations des violences des prétendus « casseurs » par la gauche institutionnelle.

Haro sur l’anarchie !

Durant toute la « crise », les policiers/politiciens, les journalistes, les commentateurs/trices patenté-e-s et même les gilets jaunes se sont tous unis « contre l’anarchie »... Au moins, avaient-ils un dénominateur commun construit autour d’un item fantasmé, entendu comme un abandon total de l’ensemble de la société dans les fanges d’un désordre et d’une violence généralisée. Nourri autour d’une impressionnante ignorance politique mais aussi d’une haine contre les options politiques portées par le mouvement anarchiste, il aura été désigné à dessein contre le monstre à abattre. C’est toujours aussi étonnant de voir ainsi cette hystérie commune du « Rassemblement National » à la « France-dite- Insoumise » vis-à-vis d’un terme que personne ne veut comprendre. Ainsi, les dits anarchistes, dont un certain nombre s’est retrouvé naturellement dans le mouvement, ont rarement été sollicité-e-s par les médias dominants ce qui, finalement, est plutôt un bon signe.

Un mouvement tiraillé par ses diverses tendances

Le 15 décembre, on a vu « fleurir » partout en France et, particulièrement à Tours, une revendication centrale : celle pour la validation du RIC (Référendum d’Initiative Populaire). Cette nouvelle exigence, adoubée par les commentateurs et une bonne partie des politiques avait comme « mérite » de mettre en arrière plan les revendications sociales. Endiguer la dynamique d’un mouvement populaire dans les méandres des processus électoraux est l’idéal pour éteindre « tranquillement » les feux d’un mouvement de révolte. Portée par les réseaux Chouard et ses « gentils virus », cette OPA de l’extrême-droite sur le mouvement aurait pu en décourager plus d’un-e. On a pu voir ainsi un site « collaboratif » local, dont je tairai le nom, dans un long article anonyme ( et quelque peu abscons ), donner des consignes condescendantes à ses copain/copines (sic !) de s’éloigner de ce mouvement de gueux. Or l’assemblée générale départementale des gilets jaunes, qui s’est tenue à Saint-Pierre-Des Corps, le 17 décembre dernier, a prouvé que les partisans du RIC n’étaient pas aussi hégémoniques que l’on pouvait le penser.

Cependant, ce mouvement subit, en Indre-et-Loire comme ailleurs, un accaparement par quelques individus qui contrôlent l’information (via leurs groupes facebook perso) et qui décident d’eux/elles-mêmes les actions, faisant fi du début d’organisation démocratique qui se met, difficilement, en place.

Ces manipulations , appuyées par la préfecture et les médias, posent un problème de fond à un mouvement qui, en perte de dynamique sur cette fin d’année, risque d’éclater en vol dans les semaines à venir.

Reposer la question sociale

Les gilets jaunes ont eu le mérite, après les premiers moments de confusion, de reposer la question sociale avec force dans ce pays et d’actualiser la question d’une convergence des luttes, posée de façon claire par la base. De plus, la pertinence de la démocratie directe, chère aux libertaires, a été mise en lumière. Tout cela s’est fait au prix fort : dix morts, des dizaines de blessé-e-s graves et de mutilé-e-s, des milliers de blessé-e-s et des milliers d’interpellé-e-s. La bourgeoisie a sorti ses griffes pour défendre ses intérêts. Cela souligne l’incurie d’un régime politique qui se survit à lui-même et, en filigrane, la possibilité d’une révolution sociale en France.

ES

(1) : « En cette même année 1358, en été, les paysans qui habitaient autour de Saint-Leu-d’Esserent et de Clermont-en-Beauvaisis, voyant les maux et les oppressions qui, de toute part, leur étaient infligés sans que leurs seigneurs les en protègent —au contraire il s’en prenaient à eux comme s’ils étaient leurs ennemis — se révoltèrent contre les nobles de France et prirent les armes. Ils se regroupèrent en une grande multitude, élurent comme capitaine un paysan fort habile, Guillaume Carle, originaire de Mello. » Jean de Venette sur la « Grande Jacquerie ».

(2) : les révolutionnaires des clubs, des sections, de l’armée révolutionnaire assurent sa notoriété et sa diffusion et enfin son adoption par la convention le 14 juillet 1795. Elle fut reprise par les révolutionnaires russes en 1917. Vous me direz « que devient « L’internationale » dans cette affaire ? ». Ce chant, d’inspiration libertaire a connu bien des vicissitudes. Symbole de la lutte des communards et des luttes ouvrières en général, elle a été souillée par de nom breux régimes autoritaires : l’ex-URSS, la Chine, La Corée du Nord, Cuba, etc.