Si l’on en croit les médias, ils étaient hier entre 400 et 700.000 salariés de la fonction publique à défiler dans la rue pour défendre leur pouvoir d’achat.
En ces temps ou la grogne sociale s’amplifie, on pourrait ainsi imaginer François Fillon transpirant à grosses gouttes sur l’épineux dossier des régimes spéciaux de retraites, ou encore tentant de trouver les mots pour essayer de calmer le mécontentement des fonctionnaires, entre deux coups de téléphone à Laurence Parisot. Il n’en est rien.
Le sinistre Fillon, tête à claques s’il en est, a aujourd’hui de beaucoup plus nobles préoccupations…
Peut-on considérer l’invisibilité comme une qualité ? Il semble que oui, et Sarkozy a son opinion sur le sujet. Celui-ci a en effet donné rendez-vous à son ministre ce soir pour lui remettre une médaille en chocolat, la grand croix de l’ordre national du mérite…
Une médaille dont on pourrait penser, son nom semble en tout cas l’indiquer, qu’elle vient récompenser un acteur méritoire parmi tous de notre république, une sorte de reconnaissance pour services rendus à la nation. Mais en l’occurrence, le plus difficile reste de trouver quels sont ces actes méritoires… Peut-être, sa gestion exemplaire de la mairie de Sablé sur Sarthe, pendant vingt ans ? Ou encore son calamiteux passage au ministère de l’éducation nationale, sous le gouvernement Raffarin… A moins, quelle horreur, qu’il ne s’agisse plutôt de récompenser une œuvre à venir, comme par exemple la mise à sac de ce qu’il reste du service public et des droits des travailleurs…
Imaginez ainsi, qui sait, peut-être dans trente ou quarante ans, des manuels scolaires présentant à nos enfants François Fillon comme un infatigable travailleur de l’ombre, celui qui n’aura pas hésité à trancher dans le vif, à remettre en cause nos certitudes, et par la même à remettre le pays en ordre de marche…
Evidement, il n’en est pas question, il ne s’agit là bien sûr que d’une extrapolation… Car, avec un peu de bonne volonté, soyons en sûrs, Fillon pourrait très bien ne plus être premier ministre dans trois mois…
Le fait est, malheureusement, que ce serait certainement pour laisser la place à un Jean-louis Borloo, ou un autre arriviste du même acabit… Un porteur de sacs de riz, par exemple… Suivez mon regard…
Pour parler clair, on n’est pas sortis de l’auberge…
D.G.